New York, New York.
Un nom si puissant. Des mots si poignants.
Le rêveur qui ne rêve pas à New York, rêve-t-il vraiment?
Je doute, je doute.
La toute première fois que je t'ai vue, j'avais 13 ans. Ma petite famille et moi avons mis les pieds pour la toute première fois à New York, le 13 janvier 2011, alors que je célébrais mes 14 ans. Nous nous étions levés tôt, excités de prendre la route. Quelques heures plus tard, nous y étions, l'immense vague qu'est Times Square défilant devant nous. Des centaines de gens, partout, dans chaque coin. Stressés, pressés. Je vous jure que de loin, on croirait les voir danser. Tous ces corps, avançant au même rythme, encouragés par le son des sirènes, de discussions diverses, de musiques vibrantes, envoutantes et de ces lumières perçantes qui ne s'éteignent jamais. Je voulais tout voir, je ne voulais rien manquer. J'étais omnibulée, et je t'avoue, intimidée par cette chorégraphie. Minuscule humain que j'étais dans cette immensité de ville que tu es. Mon petit village natal de quelques centaines d'habitants seulement n'en aurait jamais cru ses yeux. Énorme, si énorme. Qu'est-ce que j'aurais donné pour te comprendre, te saisir. Me sentir aussi puissante que tu l'es. Nous avons fini par revenir chez nous. À plus tard, peut-être.
Quelques années plus tard, j'étais de retour. J'avais 17 ans et j'étais sur le point de graduer. À ce moment, le changement était ma plus grande peur, mon plus grand défi. New York entre amis, New York avec mon amoureux de l'époque. Nos derniers instants, peut-être. (*AH! si j'avais su...les amis sont bien partis, pour laisser place à d'autres plus vrais, plus moi, mais l'amoureux lui, il est resté.) Puisque le saut après le secondaire est haut et apique. Qui sait qui sautera au même rythme que toi ensuite?
Je dois te dire que tu étais aussi belle que la dernière fois. Mais en moins troublante, moins robuste, ou du moins, il me paraissait. J'avais envie d'en découvrir davantage sur toi. Connaître ton histoire. Pourquoi es-tu si séduisante, New York, dis-moi? Pourquoi es-tu si captivante? Sur toutes les lèvres, je peux y lire ton nom. Femme fatale que tu es. Arrives-tu à tous les charmer? Ou est-ce seulement moi que tu affaiblis?
Ma dernière fois remonte à tout récemment. Avril 2017. Et depuis, je n'ai jamais su enlever mes yeux de sur toi.
Le printemps commençait à peine nous réchauffer et déjà, j'avais le coeur bouillant. La tête pleine d'idées, j'ai fait mes valises pour aller te rejoindre. Déambuler dans tes rues, siroter ton café, percevoir ta musique. Je passe par là, et j'entends tes gens raconter leur histoire. Toutes uniques, toutes captivantes. Je les écoute et tente d'y accorder la mienne. D'un boulevard à l'autre, je tombe amoureuse à te percevoir, te découvrir. Je te sens glacer mon sang pour t'agripper à mon coeur et me promettre de ne jamais le lâcher.
Ma plus grande peine fût de te laisser partir pour une troisième fois. Et une cinquième, sixième, septième fois. Chaque fois, c'est la même déchirure, laissant dans ma tête une cicatrice qui ne veut pas guérir. Impossible de t'oublier.
New York, tu m'inspires, tu me fais grandir, devenir.
Tu ne me fais plus peur. Tu m'ensorcelles, m'éblouis. Et me porte à devenir aussi puissante que l'image que tu dégages. Quand je pense à toi, rien n'est irréel.
Je frayerai mon chemin jusqu'à toi.
New York, mon amour.
Je reviendrai.
Et cette fois-ci, je ne te quitterai pas. Je te le promets.
NOÉMIE